“Tout le bizarre de l’homme, et ce qu’il y a en lui de vagabond, et d’égaré, sans doute pourrait-il tenir dans ces deux syllabes : jardin.”
Louis Aragon
“Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité.”
Gilles Clément
Cette année le jardin était au Musée,
aquarellé par les plus grands,
tantôt synthétique, une touffe,
tantôt botanique, potager, bricolé ou bien encore romantique sous un pinceau féminin.
J’ai eu alors l’envie de m’y frotter,
au vrai jardin,
de sortir moi aussi mes eaux colorées.
Après le Grand, mes pas me mènent au Royal,
et je ne sais plus alors si de Royal est le Jardin ou le Palais.
Introduction par l’antichambre du lieu,
les fameuses tiges rayées et leurs insectes de passants qui s’y prélassent et les butinent à coup de clichés.
Vient alors l’ornement, très maîtrisé, le Palais Jardin.
La magie du lieu m’inspire,
je pourrais m’y abandonner mille et un jours.
Les tilleuls vêtus en marquises m’apaisent,
ombragent mon chemin et attirent mon regard vers le ciel.
Les carrés végétaux centraux,
tels des nids,
de fleurs m’abritent de la foule.
En leur sein,
j’engage un dialogue plastique avec un charmeur de serpent,
un pâtre et sa chèvre.
La fontaine généreuse abreuve mes pinceaux.
Chaque jour davantage, le jardin m’envahit. Tout devient jardin.
Que serait cet immeuble, cette mosaïque sans ce feuillage,
cette berge, cet escalier sans cet arbre ?
Le jardin habite les murs,
la cour des restaurants branchés,
la vitrine des fleuristes,
mes pauses et mes dessins,
jusque chez moi, en moi,
gardien de mes secrets.
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